Football : Voici ce que gagne un joueur professionnel du championnat local
- mai 4, 2023
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( Il faut que le gouvernement engage un audit de gestion des fonds qu’il alloue pour le sport, car les athlètes souffrent )
Moins de 150 000 Fcfa hors prime et bonus. C’est le chiffre qu’on retient après compilation des différentes confidences de quelques joueurs locaux interrogés dont on taire les noms et les clubs. Ça ne fait pas rire, c’est plutôt triste. Triste pour le championnat béninois qui aspire à la professionnalisation et où le gouvernement injecte des milliards chaque année pour son aboutissement. Le vendredi 28 avril dernier, il a été procédé dans la salle rouge du palais des congrès de Cotonou à la remise officielle des subventions aux fédérations et associations sportives pour le compte de la saison sportive 2022-2023.
À cette occasion, près de 4 milliards ont été distribués aux entités sportives et depuis la toile s’enflamme sur cet important effort du gouvernement, mais personne ne parle du devenir. Si l’on prend les clubs professionnels de football qui ont participé à la ligue pro, il a été octroyé à chacun la somme de 40 millions de Fcfa. À cela s’ajoutent 20 millions pour les clubs qualifiés pour la super ligue pro en cours, ce qui revient à 60 millions de Fcfa. Voilà des sommes faramineuses qui suscitent beaucoup d’interrogations quand on se réfère un peu plus haut au salaire de base d’un joueur professionnel qui évolue dans un club du championnat béninois. C’est insultant, à la limite humiliant pour un athlète qui donne corps et âme sur le terrain, voire même d’y laisser la vie, on ne le souhaite pas. Alors, nous sommes en juste position de demander à quoi sert concrètement les subventions octroyées par le gouvernement aux clubs ? Il ne faut pas qu’on nous distrait.
Après enquête, nous avons notre petite idée et nous y reviendrons dans notre prochaine publication. Mis à part les géants du championnat, Loto-Popo et Coton FC où on est heureux de dire qu’il y a des joueurs qui gagnent respectivement 500 000f et 700 000f dans ces clubs même si ce n’est pas encore l’Eldorado, on ne pourra pas en dire autant pour les autres. Même s’il y a la volonté chez certains de faire mieux, pour citer Adjidja FC, ASPAC, As Cotonou, Ayema pour ne citer que ceux-là, les autres sont complètement à la rue. Il est temps que ça cesse. Il est temps que les dirigeants des clubs grandissent en maturité et remplissent leur part de responsabilités. Même dans la Bible, au chapitre 20 et verset 25 dans le livre de saint Luc, Dieu a demandé <<Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu>>, alors que les présidents des clubs remplissent leur part du contrat.
Ce n’est qu’au Bénin qu’on peut voir des clubs devoir des arriérés de salaire à leurs joueurs. Pas étonnant qu’ils soient à la traîne en bas de classement en championnat. On comprend mieux pourquoi certains joueurs, dans leur misère quotidienne et au risque de s’effondrer sur le terrain, préfèrent s’adonner à la cybercriminalité. Certainement, les deux joueurs épinglés à Abomey par l’OCRC pour servir de cobayes ne sont pas les seuls dans le milieu. Une chose est sûre, cela ne peut pas continuer ainsi. Affaire à suivre.
Nel Charbel KOFFI