Bénin : un nouveau code de déontologie adopté pour plus d’éthique

À l’occasion d’une conférence de presse tenue le vendredi 28 février 2025 et animée par l’ODEM, un nouveau code de déontologie des médias a été présenté à la presse béninoise. La séance s’est déroulée à la Maison des Médias Thomas Megnassan à Gbédjromèdé (Cotonou) et a réuni plusieurs acteurs du secteur, dont l’assemblée spéciale constituée des bureaux du CNPA et de l’UPMB.

Une mise à jour significative du code d’éthique et de déontologie des médias est désormais effective. Faisant un bond en avant, le nouveau Code de Déontologie et d’Éthique des Médias au Bénin (CDEM) passe de 26 à 33 articles, intégrant 25 droits et 8 devoirs essentiels pour les journalistes.

« Cette réforme résulte d’un processus qui a duré pratiquement deux ans », a expliqué Zakiath Latoundji, présidente de l’UPMB. Elle a souligné que l’actualisation du code répond à l’évolution du métier de journaliste. Ulrich Vital Ahotondji, président de l’ODEM, a ajouté que cette révision a été possible grâce à l’organisation d’ateliers dans les douze départements du pays, permettant aux professionnels de la presse d’apporter leurs contributions.

Selon l’article 1 de la décision portant actualisation du Code de Déontologie et d’Éthique des Médias au Bénin, cette mise à jour vise également à harmoniser le document avec la dénomination de l’Observatoire de la Déontologie et de l’Éthique dans les Médias (ODEM).

Lors de la conférence, Ulrich Vital Ahotondji a insisté sur les raisons ayant motivé cette modification :

« Le Code rappelle aux professionnels des médias l’urgence de vérifier et de revérifier les faits, en utilisant les techniques de fact-checking et en allant à la source pour s’assurer de l’exactitude des informations. Il est primordial d’offrir au public des informations justes et crédibles », a-t-il affirmé.

Le nouveau code met un accent particulier sur la lutte contre la désinformation et propose un glossaire expliquant certains termes journalistiques et juridiques. Il intègre également douze directives visant à encadrer certaines pratiques courantes dans la profession.

Le CDEM responsabilise davantage les médias en ligne, notamment sur la gestion des commentaires sous leurs publications et l’usage éthique de l’intelligence artificielle à l’ère du numérique.

Par ailleurs, il promeut l’inclusion et l’égalité des genres, en insistant sur la place des femmes dans les rédactions. Le président de l’ODEM a justifié cet engagement en déclarant :

« Les journalistes à besoins spécifiques doivent être pris en compte. La femme a droit à un statut dans la rédaction. »
Pour garantir la qualité des contenus, la mise en place d’un comité d’éthique et de déontologie au sein des rédactions a été recommandée.

« Il faut qu’il y ait un premier filtre : les journalistes doivent veiller eux-mêmes à la qualité des contenus et des productions », a insisté Ulrich Vital Ahotondji.

Dans une démarche de vulgarisation, l’ODEM, accompagné d’une assemblée spéciale, prévoit une tournée nationale pour présenter le nouveau code aux médias et institutions de la République.

Cette initiative sera appuyée par des campagnes de sensibilisation destinées au public et aux administrateurs, ainsi que par l’édition de livrets et des traductions en langues nationales pour une meilleure accessibilité.

Avec cette réforme, la presse béninoise franchit une nouvelle étape vers une éthique renforcée, un journalisme plus responsable et un engagement accru en faveur de l’information de qualité.

Laura LEKE (Stag)