Tir au but : FBVB : Ali Sourakatou Yaro, ça s’applaudit !

Il y a des dirigeants qui administrent. D’autres qui maintiennent. Et puis il y a ceux qui transforment, bousculent, innovent et redessinent totalement le paysage d’une discipline. El Hadj Ali Sourakatou Yaro appartient incontestablement à cette dernière catégorie. À la tête de la Fédération béninoise de volleyball (FBVB), l’homme aura réussi l’un des paris les plus ambitieux du sport béninois, faire du volley une vitrine nationale et désormais continentale.

À quelques jours de l’Assemblée générale élective du 29 novembre 2025, la grande famille du volleyball béninois retient son souffle. Une page s’apprête peut-être à se tourner, et avec elle, l’un des chapitres les plus féconds de l’histoire récente de la Fédération béninoise de volleyball (FBVB). Avant que les urnes ne parlent, il importe de regarder dans le rétroviseur. Ceux qui suivent l’actualité du sport béninois de près le savent, sous son leadership, la FBVB a cessé d’être une fédération de second plan. Elle est devenue une institution structurée, respectée, ouverte au monde, connectée aux standards internationaux. Et surtout, elle est devenue une fabrique d’opportunités pour les jeunes talents, au pays comme à l’étranger. Retour sur les grands chantiers d’un mandat qui mérite, oui, d’être applaudi.

Ali Yaro a été l’artisan d’une ouverture internationale sans précédent. Grâce à une diplomatie sportive intelligente, des talents béninois ont pu s’expatrier, se perfectionner et gagner en visibilité. Des athlètes comme Isbath Keke, Aissatou Adam-Traoré, Djamilatou Kora ou encore Séverin Ahohovinon ont trouvé des opportunités en France ou au Burundi. Des projets de coopération tels que la dynamique Djougou–Treffendel ou les partenariats avec Brocéliande Volley, France-Volontaires et l’ANPE ont créé de véritables passerelles professionnelles pour les jeunes. La FBVB a non seulement exporté des talents, mais elle a aussi attiré l’expertise internationale, offrant au Bénin une place plus affirmée sur la scène mondiale. Les résultats sportifs sont venus confirmer cette transformation. En beach-volley, le Bénin a réalisé une progression fulgurante, qualification historique pour la Coupe du monde 2025 en Australie, cinquième place à la CAN, médailles en Zone 3, podiums chez les U17 et un bond notable dans le classement FIVB, qui positionne désormais le pays en tête de la sous-région. Sur le plan indoor, les championnats nationaux se sont professionnalisés et densifiés, avec une montée du niveau de jeu et un regain d’intérêt du public. Energie VBC chez les dames et Allada O. chez les hommes, champions du Bénin en 2025, ont marqué cette dynamique d’une compétition nationale plus structurée et plus médiatisée.

Un point essentiel du mandat d’Ali Yaro reste son engagement pour le développement du sport féminin. Avec la formation des encadrantes, la promotion des Dada du volleyball, la mise en lumière d’actrices influentes et l’implication accrue des femmes dans les organes de décision, la FBVB a fait du sport féminin une priorité stratégique, alignée sur les orientations de la FIVB. Cette volonté d’inclusion s’est également exprimée dans des projets à forte portée sociale tels que Volley Impact, qui a formé des dizaines d’animateurs dans plusieurs communes, et dans l’introduction du handi-volleyball à Boukoumbé, une première historique qui élargit le champ du volleyball à de nouveaux publics. Au niveau régional, le Bénin n’a jamais été aussi influent. Les arbitres béninois sont désormais invités dans des compétitions majeures d’Afrique de l’Ouest, preuve de la qualité de leur formation. La CAVB a reconnu le travail de la FBVB et l’implication du Bénin dans la construction d’un volleyball sous-régional plus dynamique. Cette influence est le fruit d’une gestion rigoureuse, d’une communication claire et d’une présence forte du Bénin dans les instances et événements continentaux.

La communication de la fédération s’est modernisée en profondeur. Les réseaux sociaux sont devenus un véritable outil de valorisation des athlètes, des arbitres, des projets et des compétitions. Les partenariats institutionnels, notamment avec le Réseau des Journalistes Sportifs du Bénin (RJSB), ont permis de professionnaliser la couverture médiatique du volleyball. Le vendredi 18 juillet 2025, plus d’une trentaine de journalistes sportifs ont été formés sur les terminologies et les règles du volleyball. Au final, le mandat d’Ali Yaro apparaît comme l’un des plus structurants de l’histoire récente du volleyball béninois. Successeur de Didier Akplogan à la tête de l’institution le 13 janvier 2018, il a su poursuivre les œuvres de l’ancien ministre des Sports et réussi à mettre le niveau très haut.

Le 29 novembre prochain, l’avenir se décidera. Mais quoi qu’il arrive, après deux mandats à la tête de la FBVB, une certitude demeure, l’actuel président de la Zone 3 de la Confédération Africaine de Volleyball (CAVB) depuis janvier 2021 a fait changer de dimension le volleyball béninois. Et pour cela, oui, ça s’applaudit. Tel est mon intime conviction, tel est mon tir au but, que dis-je, tel est mon smash de cette semaine !

Nel Charbel KOFFI