Nul n’est prophète chez soi, c’est une vérité. S’il faut faire ses preuves pour avoir du crédit auprès du public, il en a fait. Depuis son arrivée à la tête des Guépards, Gernot Rohr s’est mis la corde au cou en déclarant publiquement que son objectif est de qualifier le Bénin pour la Coupe du Monde. Et pour ce dérapage communicationnel, il en paie le prix fort, le pauvre.
C’est un secret de polichinelle, le Français est victime d’un acharnement sans précédent. Ses choix, ses propos, ses agissements et même ses prouesses et réussites, tout est peint en noir. Il suffit que Gernot Rohr urine et on y trouve du cannabis, cocaïne, opioïdes, méthamphétamines, benzodiazépines, méthadone et toutes sortes de substances. C’est à croire qu’il s’est trompé de métier. Pourtant, l’ancien entraîneur du Nigeria a fait ses preuves. Ça tourne au ridicule. Pour avoir réussi à rajeunir et rendre compétitive une équipe vieille, en perte de boussole, dont le dernier exploit remonte à 2019, il mérite au moins le respect. Il le mérite encore deux fois plus pour être celui-là qui a tenu le pari de qualifier cette même équipe dont on critique tout à la Coupe d’Afrique prochaine au Maroc. Le Béninois est ingrat, c’est dans sa nature, mais choisir de réduire à zéro un tel travail relève de la sorcellerie.
Pour avoir rendu publique sa liste élargie de 30 joueurs pour le match amical contre le Maroc, Gernot Rohr a de nouveau craché sur le visage de ses détracteurs. La présence surprise de Prince Dossou Ricardo au regroupement avec les seniors, sans être sur la liste, est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’on assiste à cela. Rodolpho Aloco ou encore d’autres internationaux juniors, par le passé, ont eu ce privilège avec Gernot Rohr. Mais comme le dit un proverbe fongbé, « quand le Béninois est contre toi, même Dieu ne peut réussir à te sauver. »
Et si on calmait le jeu ? Une chose est sûre : le sélectionneur ne pourra jamais satisfaire les attentes de tout le monde. Pourquoi continuer une guerre de sorcellerie contre une personne si, au final, l’intérêt national pour lequel on le fait est atteint ? On peut ne pas être d’accord avec la manière, mais être content du résultat. C’est cela, le vrai patriotisme.
Nel Charbel KOFFI