CNS-B : une réunion qui tourne au ring, version catch à huis clos
- avril 11, 2025
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Ce qui devait être une simple réunion de routine s’est transformé en un théâtre d’indignité. Lundi 7 avril 2025, le siège du Conseil National des Supporters du Bénin (CNS-B) a servi de décor à une scène que même les scénaristes de séries ivoiriennes n’auraient pas osé imaginer : bagarre générale en plein huis clos. Oui, vous avez bien lu. Une réunion de bureau qui dégénère en pugilat, avec cris, insultes, chaises qui valsent et ego qui explosent. Le CNS-B vient de signer, à sa manière, un chef-d’œuvre d’auto-sabotage institutionnel.
Un prétexte administratif, un règlement de comptes grandeur nature
Officiellement, la réunion avait pour objet de débattre d’un courrier du ministère des Sports, daté du 19 mars, demandant des comptes sur l’utilisation des subventions étatiques 2023-2024. Un cadre classique, sérieux, presque banal. Sauf que dans les coulisses, le malaise couvait depuis longtemps. Une gestion trouble, des décisions prises en solo, une absence totale de transparence… et un président, Léopold HOUANKOUN, que ses détracteurs accusent de transformer l’institution en royaume personnel.
Sur la table : les documents remis (dans le plus grand secret) par le président à l’inspection du ministère. Quand des membres du bureau ont demandé à voir les pièces transmises, les pro-HOUANKOUN ont crié au procès d’intention. Et quand le fameux mémorandum à charge signé par le président contre ses propres collègues a été dévoilé, la mèche a pris feu.
Du débat aux baffes : chronique d’une humiliation collective
Le clash était inévitable. L’ambiance était déjà délétère sur le groupe WhatsApp du bureau — devenue une véritable arène d’échanges acides — alors imaginez la scène en présentiel. Un mot de trop, une défense trop zélée de l’indéfendable… et voilà que certains membres en viennent aux mains. Des témoins parlent de chaises bousculées, de cris dignes d’un marché public, et de regards noirs à faire pâlir un thriller nigérian.
Une réunion ? Non. Un pugilat en règle. Une honte. Une déchéance.
Le roi appelle au calme… sans bouger le petit doigt
Dans la foulée, le président HOUANKOUN joue la carte de l’apaisement. Messages pleins de bons sentiments, appels individuels aux belligérants, zéro mea culpa, zéro proposition concrète. Pour certains, ce jeu d’équilibriste relève de la pure hypocrisie. « Il souffle sur les braises et veut jouer au pompier », souffle un membre outré. Pour d’autres, il est le cœur du désordre, le symbole d’un pouvoir solitaire, qui refuse toute critique mais instrumentalise les crises pour mieux régner.
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Une institution qui tangue, un avenir en pointillés
Ce qui s’est passé lundi n’est pas un simple incident : c’est un signal d’alarme. Le CNS-B est malade, et pas seulement de ses violences physiques. Il est gangrené par une gouvernance bancale, des luttes d’ego et une absence totale de vision partagée. Comment peut-on encore parler d’unité, de soutien patriotique ou de mobilisation autour des équipes nationales, quand les « supporters officiels » en viennent à se battre comme dans une arrière-cour de quartier populaire ?
Le seul remède désormais : des élections ouvertes, transparentes et crédibles, pour élire un nouveau bureau statutaire. Un bureau qui saura ramener le respect, le dialogue et, espérons-le, un peu de bon sens.
En attendant, le CNS-B flotte entre ridicule et naufrage. Et c’est tout le mouvement sportif béninois qui regarde, consterné, ce cirque qui ne dit pas son nom. Du soutien aux équipes nationales, on est passé au sabotage en interne. Triste glissade.
Nel Charbel KOFFI