Conférence à l’IAJP/CO : Joseph Fifamè Djogbénou expose les solutions de la bonne gouvernance
- avril 11, 2025
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S’il a une question de plus en plus préoccupante en Afrique, c’est bien celle de la gouvernance de l’État. Et le Bénin n’est pas épargné par cette interrogation, qui revient chaque fois que l’occasion se présente. Un état de choses auquel l’Institut des Artisans de la Justice et de la Paix (IAJP/CO) a décidé de s’intéresser dans le cadre de sa politique de promotion du dialogue avec les acteurs de la vie politique, tous bords confondus, sur des questions d’intérêt général. C’est donc naturellement que cette thématique a été inscrite au programme de l’année 2025, centré sur le thème général : La bonne gouvernance comme fertilisant de souveraineté, de justice et de paix.
C’est dans ce cadre qu’a eu lieu, ce jeudi 10 avril 2025, au Champ d’Oiseaux de Cotonou, la conférence du deuxième trimestre de l’année, animée par l’éminent professeur titulaire de droit privé, Joseph Fifamè Djogbénou.
La bonne gouvernance comme fertilisant de souveraineté, de justice et de paix
« L’impératif de la bonne gouvernance pour relever les défis actuels », c’est autour de ce thème capital que s’est articulée cette séance d’échanges, qui a rassemblé une pléthore de personnalités de tous horizons, ainsi que de nombreux citoyens avides de savoir. La seule présence du conférencier a suffi à susciter l’intérêt et à remplir la salle de conférence, qui affichait complet.
Dans son discours d’ouverture, le père Arnaud Éric Aguénounon a su planter le décor à travers les saintes écritures, en exposant le contexte de cette conférence :
« L’Église catholique s’inscrit dans la dynamique Misericordia Christi lorsqu’elle scrute, examine, analyse et se prononce sur les problèmes de notre temps. Elle ne stigmatise aucune personne, aucune catégorie de personnes. Bien au contraire, elle écoute et dialogue avec tous les hommes et toutes les femmes de son époque, même si on lui prête souvent des intentions conflictuelles. La conférence du professeur Joseph Djogbénou a suscité beaucoup d’intérêt et de passion, ce qui est légitime dans un contexte béninois de quête de vérité, de sécurité électorale et d’aspiration à une justice impartiale », a affirmé le directeur de l’IAJP/CO.
Ces mots introductifs de l’abbé ont ouvert la voie à l’exposé du conférencier, Joseph Djogbénou, sous la modération de Gérard Migan. Pendant environ une heure, l’ancien président de la Cour constitutionnelle a décortiqué le thème, en partant d’une clarification contextuelle des mots-clés, avant de justifier la pertinence de cette réflexion dans notre réalité politique.
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Pour lui, la bonne gouvernance est un impératif. Mais dans une société politique, il est nécessaire d’établir le rapport entre la rareté des ressources et l’abondance des besoins. Dans son développement, il explique que, face à cette réalité, l’action politique consistera à déterminer, par le législateur, les critères de gestion de ces ressources. Et pour cela, il faut faire des choix.
« Gouverner, c’est discriminer, c’est exclure, parce que c’est choisir. En ayant en considération le service de l’homme, la dimension humaine de la gouvernance. En gardant à l’esprit la pérennité et le devenir de la société. C’est-à-dire, en pensant à aujourd’hui mais aussi à demain », a expliqué le professeur Joseph Djogbénou.
Il a ensuite évoqué plusieurs aspects de la bonne gouvernance au Bénin, notamment à travers la politique de gestion du chef de l’État Patrice Talon : la construction d’infrastructures routières, les réformes du système partisan, celles dans les secteurs de l’éducation, de l’énergie, de l’eau, de la fiscalité, ainsi que la mise en place de logements sociaux, entre autres.
Pour le conférencier, il faut poursuivre ces efforts à travers la conception et la mise en œuvre de stratégies macroéconomiques adaptées.
« La bonne gouvernance est un impératif conditionnel. C’est un impératif, mais il dépend de conditions, et de conditions responsables, notamment la lutte contre la corruption. Nous devons prier, c’est vrai, mais nous devons aussi travailler. Il n’y a pas de gouvernance de qualité sans travail, il n’y a pas de gouvernance de qualité sans exigence, il n’y a pas de gouvernance de qualité sans choix difficiles. L’Évangile le plus important, celui qui devrait guider les Béninois, les Béninoises et tous les Africains, c’est l’Évangile du travail », a-t-il conclu.
Au terme de la conférence, plusieurs interventions ont été enregistrées, dans le but d’obtenir davantage d’éclaircissements, avant que l’abbé Éric Aguénounon ne mette fin aux débats par ses mots de conclusion. Un échange riche, qui s’est soldé dans une ambiance conviviale. Les regards sont désormais tournés vers le prochain rendez-vous, prévu pour le mois de mai.
Nel Charbel KOFFI