L’administration Trump a officiellement supprimé 83 % des programmes de développement de l’USAID après six semaines de réexamen. L’annonce a été faite le lundi 10 mars 2025 par le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, sur le réseau social X (ex-Twitter).
Un gel temporaire devenu une coupe drastique
Dès son investiture, Donald Trump avait ordonné un gel temporaire de 90 jours de l’aide étrangère américaine afin de mener un réexamen complet. L’objectif était d’évaluer la conformité de ces financements avec sa politique.
L’USAID, créée en 1961, gérait un budget annuel de 42,8 milliards de dollars, représentant 42 % de l’aide humanitaire mondiale. La suppression massive de ses programmes a des répercussions immédiates dans plusieurs domaines.
Des impacts mondiaux déjà visibles
Les organisations humanitaires ressentent déjà les effets de cette décision. En Afrique du Sud et au Kenya, des programmes de lutte contre le sida sont affectés. Au Soudan, ravagé par la guerre, l’arrêt des financements met en péril les soupes populaires.
Le combat contre le réchauffement climatique est également menacé. En 2024, les États-Unis finançaient à hauteur de dix milliards d’euros ce secteur crucial, soit près d’un dixième des financements mondiaux. L’USAID apportait à elle seule un tiers de cette somme via des centaines de programmes, désormais parmi les premiers supprimés.
Une participation internationale en déclin
Outre les coupes budgétaires, la participation des États-Unis à des fonds internationaux est aussi compromise. Washington a annulé un engagement de quatre milliards d’euros au Fonds vert pour le climat, réduisant sa contribution en dessous de celle de la Suède, dont l’économie est pourtant 50 fois plus petite.
Les milliards restants sont gérés par une douzaine d’organisations, qui distribuent des subventions, des prêts et des financements pour le développement. Mais face à ces coupes massives, l’avenir de nombreuses initiatives humanitaires et écologiques reste incertain.
Germain DOHOU