Marcel GBETABLE : le Champion du Monde toujours en attente d’une reconnaissance nationale
Il est sans doute le bouliste béninois le plus titré en or sur la scène internationale ces dernières années. Et pourtant, Marcel GBETABLE, dit “Colonel GBE”, n’a pas encore été honoré à la hauteur de ses exploits. L’homme qui a offert au Bénin son premier titre mondial de pétanque poursuit son incroyable parcours, entre trophées et performances qui le placent parmi les meilleurs boulistes de la planète. C’est un secret de polichinelle, si autrefois le péché mignon des dirigeants était de passer sous silence l’exploit de nos héros, depuis l’avènement du gouvernement de la Rupture, les choses ont changé positivement. Mais comme on dit, parfois il peut y avoir des flottements.
Champion du monde en doublette mixte, vice-champion du monde en doublette homme, le natif de Bohicon collectionne les lauriers. Son tout dernier sacre à Chengdu, en Chine, lors des Jeux mondiaux de pétanque en août dernier, en est encore un témoignage bien présent dans les mémoires. Cette compétition réunissant les huit meilleures nations de pétanque au monde a permis une fois encore à Marcel GBETABLE d’inscrire non seulement son nom mais aussi celui du Bénin dans l’histoire de ce sport. En livrant une performance XXL contre un adversaire redoutable, il ajoute à son palmarès le titre de champion du monde en tir de précision. Un exploit qui confirme son statut de légende vivante de la boule au Bénin. Rien que pour cela, il mérite d’avoir son statut dans la ville de Bohicon comme symbole d’inspiration et ambassadeur de la pétanque béninoise.
Même le chef de l’État, Son Excellence Patrice Talon, grand passionné des sports-boules et sans doute admiratif et premier supporter des boulistes béninois aux compétitions internationales, ne serait pas contre cette idée. Parce que quand c’est bon, il faut applaudir, et il sait le faire. Alors, on peut comprendre que c’est peut-être en raison de la vacance du gouvernement que les choses tardent. C’est normal, le président et son collège de ministres y ont droit après une année aboutie sur tous les plans.
Si sa venue au Bénin après son sacre en Chine est passée dans une sobriété totale, avec une cérémonie d’accueil assez modeste à l’aéroport, il n’est pas encore tard pour agir. Dans quelques jours, le sociétaire du club La Boule Tropézienne sera à Rome pour défendre à nouveau ses titres et porter encore haut le drapeau béninois. Une expédition capitale qui pourrait entrer dans l’histoire, si tant est que les conditions soient réunies pour l’accompagner. Car, il faut le rappeler, un champion ne se prépare pas seulement avec son talent, mais aussi avec un soutien digne de ce nom.
Reçu et interrogé sur Canal 3, Marcel GBETABLE a préféré rester diplomate lorsqu’il s’est agi de parler de récompenses. Ses mots laissent entendre qu’à ce jour, malgré ses exploits, il n’a pas bénéficié de la même reconnaissance que d’autres champions béninois tels que Noélie Yarigo, Odile Ahouanwanou ou encore Marie-Rose Laleye, pourtant célébrés avec faste et des chèques à la hauteur de leur prestation . Certes, le ministre des Sports, Benoît Dato, l’a encouragé et félicité avant et après sa finale, mais aucun geste concret n’a suivi son sacre en Chine. Peut-être, comme on dit, ce sont les bonnes choses qui durent. Il serait judicieux de rester en union de prière pour l’héros national.
À l’approche du Mondial de Rome, c’est comme une alerte qui résonne. Il est urgent que les autorités, et en premier lieu le ministre des Sports, reçoivent Marcel GBETABLE et l’accompagnent comme il se doit. Car au-delà d’un titre, c’est tout un pays qu’il représente et qu’il fait briller.
Son travail acharné est déjà une page d’histoire du sport béninois. Et cette page mérite d’être lue, applaudie et honorée.
Nel Charbel KOFFI
