Le complexe sportif de Fès s’annonce incandescent ce lundi soir. Guichets fermés. Un parfum de revanche flotte sur la pelouse. Le Maroc affronte le Bénin en match amical, mais l’ambiance, elle, n’aura rien de détendue. Car entre ces deux nations, il y a une histoire. Une vieille blessure jamais vraiment refermée.
Le fantôme du 5 juillet 2019. C’est le genre de souvenir que les Lions de l’Atlas aimeraient pouvoir effacer. En effet, le 5 juillet 2019, au stade Al Salam du Caire, le Maroc, archi-favori, tombe en huitièmes de finale de la CAN contre le Bénin. Une élimination au bout du suspense, aux tirs au but (1-1, 1-4 tab), avec un penalty raté d’Hakim Ziyech à la dernière seconde du temps réglementaire. Une scène devenue mythique du côté béninois, cauchemardesque du côté marocain.
Ce lundi, presque six ans plus tard, les deux équipes se retrouvent. Officiellement pour préparer les prochaines échéances internationales. Officieusement pour solder les comptes. Depuis cette élimination choc, le Maroc a beaucoup changé. Demi-finaliste héroïque du Mondial 2022, nation redoutée sur le continent comme dans le monde, la bande à Walid Regragui a retrouvé sa grandeur. Mais la blessure du Caire n’a pas été complètement pansée. Et elle est ravivée à chaque évocation du mot « Bénin ».
Les Guépards, eux, n’ont plus peur de rien. Fraîchement qualifiés pour la CAN 2025 au Maroc, les hommes de Gernot Rohr arrivent avec le vent en poupe. Une nouvelle génération, un collectif discipliné, et un mental d’acier. Les ingrédients parfaits pour jouer un sale tour… encore une fois ? Côté marocain, ce match n’est pas qu’un simple rendez-vous de préparation. C’est une affaire d’orgueil. Walid Regragui sait que chaque faux pas est scruté. Et face à un adversaire qui les a traumatisés en 2019, les Lions n’ont pas le droit à l’erreur, même en amical.
Ce Maroc-Bénin n’est pas un match comme les autres. C’est un rappel de la fragilité des géants et de l’audace des petits. C’est un choc entre deux histoires entremêlées par un été égyptien, et qui se croisent à nouveau sur la côte atlantique marocaine.
Les Guépards viennent avec la sérénité du souvenir. Les Lions, eux, veulent laver l’affront. Le décor est planté. La tension est palpable. Et l’histoire, elle, pourrait bien se répéter…ou tourner en cauchemar. Rendez-vous à 21h pour être fixé.
Nel Charbel KOFFI
