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Nigeria – Bénin : le préparateur psychologique Espéro Yélian Ahouignan appelle à l’union sacrée pour une qualification historique des Guépards !

Ce mardi 14 octobre 2025, le Bénin s’apprête à jouer le match de sa vie. Face au Nigeria, géant du football africain, les Guépards ont rendez-vous avec l’histoire. Une qualification historique pour la Coupe du Monde 2026.
Mais au-delà des statistiques et des schémas tactiques, c’est sur un terrain plus subtil que tout se joue , le mental. Et pour Espéro Yélian Ahouignan, préparateur psychologique , c’est là que se trouve la clé du succès.

Dans une interview accordée à notre rédaction, il est revenu sur l’aspect psychologique de cette rencontre. Dans un message empreint d’émotion et de conviction, il a d’abord tenu à replacer la rencontre dans une dimension symbolique et spirituelle. « Nous devons tous être en mode méditation et boostage de morale », déclare-t-il.

Pour lui, la méditation n’est pas un simple exercice personnel, mais une force collective, un rituel de communion nationale. Chaque Béninois, qu’il soit à Cotonou, Parakou, Djougou ou Porto-Novo, doit participer à cette onde d’énergie positive.

« La méditation doit être partagée par tous et pour tous. Qui que ce soit, se sentant béninois, doit ressentir l’âme du pays, l’essence de notre identité », insiste-t-il.

À travers ces mots, Espéro Yélian Ahouignan ne parle pas seulement aux joueurs, mais à tout un peuple. Il réinvente la ferveur patriotique sous une forme nouvelle,la méditation comme arme mentale.

L’histoire, une force psychologique

Face à un adversaire aussi redoutable que le Nigeria, l’aspect mental devient déterminant. Le psychologue le sait mieux que quiconque, sur le papier, les Super Eagles ont l’avantage. Mais le football, rappelle-t-il, n’est pas qu’une science exacte.

« L’histoire est têtue. Elle peut encore l’être ce soir », affirme-t-il.

Une phrase qui résonne comme un mantra. Espéro Yélian Ahouignan invite les joueurs à se nourrir de la mémoire collective, à se rappeler que les plus grandes pages du sport béninois ont souvent été écrites dans l’adversité.
Il évoque d’ailleurs deux exemples forts, les qualifications obtenues à l’extérieur, en 2009 face à la Sierra Leone et plus récemment contre la Libye. « Puisqu’on dit ce que l’on veut, cela finit par arriver », glisse-t-il, convaincu que la parole, la foi et la conviction façonnent la réalité.

Il conçoit l’équipe comme un organisme vivant. Chaque joueur, chaque membre du staff, chaque supporter a un rôle vital à jouer.

« Tel le corps humain, chaque membre a son rôle pour l’épanouissement et la vitalité de l’ensemble », explique-t-il. Le psychologue insiste, l’équilibre mental collectif détermine la performance sur le terrain.


Le doute d’un seul peut fragiliser le groupe ; à l’inverse, la confiance partagée peut transcender l’équipe. C’est dans ce sens qu’il salue le rôle du sélectionneur Gernot Rohr, qu’il qualifie de « prophète ».

« Aujourd’hui, le corps humain de l’équipe nationale, des guépards, quoi qu’on dise, ce sont ceux qui sont présents tout de suite avec eux. Nous, nous prions, nous émettons des ondes positives, nous émettons nos voeux, nous souhaitons tout ce que nous voulons. Mais aujourd’hui, la tête reste dans les deux mains de Gernot Rohr . Et Rohr , je dirais qu’il est un prophète. Il a su rajeunir l’équipe nationale, donner sa chance à la jeunesse et insuffler une nouvelle mentalité. »

Une reconnaissance méritée pour un coach qui, depuis son arrivée, a fait du mental une arme stratégique, en instaurant la discipline, la communication et la foi en soi. Dans son intervention, il rend également hommage à deux figures respectées, Rachad Chitou et Grégoire, qu’il compare à des pères spirituels.

« Ces deux pères n’ont pas connu les délices d’une Coupe du Monde, mais ils se battent pour que leurs enfants puissent y goûter », confie-t-il.

Pour lui, ces anciens incarnent la transmission psychologique , l’expérience, le sacrifice et le rêve inachevé deviennent le moteur de la nouvelle génération.

« Lorsqu’on n’a pas pu faire quelque chose, on se donne les moyens pour que les enfants le réalisent. C’est leur mission aujourd’hui. Démontrer aux enfants qu’ils sont capables d’écrire l’histoire. Démontrer que leur génération,  les noms resteront gravés dans les mémoires, dans les anales historiques sportives du football béninois. » affirme t’il.

Une leçon de résilience et de foi, qui montre combien le mental est un héritage, une chaîne invisible reliant les générations. À quelques heures du coup d’envoi, le psychologue adresse un message fort, l’unité mentale est non négociable.

Il appelle à taire les critiques, à oublier les divergences et à se concentrer sur l’essentiel, le rêve commun. « On peut laisser toutes les divergences de côté. Aujourd’hui, harmonisez tout, forgez tout », lance-t-il.

« Impossible n’est pas béninois. Petitement, sûrement, pas à pas, nous pouvons créer la sensation ce soir. Restons motivés, restons positifs. Et que sera, sera », conclut-il

C’est un message de foi, de résilience et d’orgueil national. Pour lui, le mental ne se limite pas à la préparation des joueurs, il se cultive dans les cœurs de millions de supporters.L’histoire s’écrit parfois dans le silence d’une prière, dans la ferveur d’un peuple ou dans la foi d’un homme qui y croit encore. Ce soir à 17h , le Bénin ne joue pas seulement un match. Il joue pour sa fierté, pour son identité et pour prouver que, décidément, impossible n’est pas béninois.

Nel Charbel KOFFI

Nel Charbel Koffi

About Author

Nel Charbel Koffi est un journaliste professionnel, polyvalent , spécialisé dans le journalisme sportif. Il se démarque par son engagement

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