Stéphane Sessegnon : la légende raccroche officiellement les crampons

Après une carrière riche, marquée par des prestations de haut niveau en club comme en sélection nationale, Stéphane Sessegnon met un terme officiel à son parcours de footballeur professionnel. À bientôt 42 ans, l’ancien capitaine des Écureuils, désormais Guépards du Bénin, a choisi de passer le relais à la jeunesse, dans un message fort empreint d’émotion . Une page se tourne pour le football béninois.

Dans une interview accordée à la télévision nationale , Sessegnon a officialisé ce que beaucoup pressentaient , sa retraite. « J’ai estimé qu’il fallait du recul après autant d’années de service rendu dans le football, dans mon pays. Donc, passer le relais à la jeunesse », confie-t-il avec humilité. L’ancien joueur du PSG, Sunderland ou encore Montpellier estime qu’il est essentiel de ne pas faire d’ombre à la nouvelle génération . « Il ne faut pas qu’il y ait l’impact de certains anciens, comme moi, qui sont tout le temps dans le dos de ces jeunes. Il fallait les laisser prendre leurs marques, eux-mêmes s’organiser. »

Une déclaration pleine de sagesse qui témoigne de son attachement profond à l’évolution du football béninois, loin des égos et des projecteurs.

« Tout ce qui est professionnel, c’était fini »

Sessegnon admet qu’il lui a été difficile d’annoncer sa retraite plus tôt. « Ce n’était pas évident de l’annoncer officiellement, parce que quand on est passionné et qu’on a vécu que du football, on a du mal à s’en séparer », explique-t-il. Pourtant, cela fait plusieurs mois qu’il n’a plus foulé les pelouses. « Aujourd’hui, je vais avoir 42 ans, je peux encore me faire plaisir dans le foot. Mais tout ce qui est professionnel, c’était fini. »

L’ancien milieu offensif reconnaît que la transition est délicate, mais nécessaire. Il choisit donc la voie de la clarté, affirmant sans ambiguïté que son aventure de joueur est désormais derrière lui.

Pour célébrer dignement sa carrière, Stéphane Sessegnon pense à un jubilé à Cotonou, à l’image de celui de son ami Emmanuel Adebayor à Lomé. « Je compte le faire, parce que je pense que c’est normal. C’est une fête pour soi, pour remercier aussi toutes ces personnes qui vous ont soutenu », dit-il. Ce moment marquera l’adieu officiel d’une légende à son public, à son pays et à une passion qui l’a porté depuis toujours.

Même à distance, Sessegnon ne reste jamais très loin de son équipe nationale. Il a suivi avec émotion la récente qualification des Guépards : « J’étais satisfait, fier de ces jeunes. Ils ont fait ça avec le cœur, avec les tripes. J’étais tellement crispé que je ne pouvais pas m’asseoir… C’était comme si j’étais encore là. » Une preuve supplémentaire que, s’il a quitté les terrains, l’amour du maillot demeure intact.

À la question d’une possible intégration au staff technique des Guépards, Sessegnon reste ouvert, bien que partager . « Ce n’est pas quelque chose à laquelle je pensais, mais quand il s’agit du pays, on n’a pas le choix. » Il précise toutefois qu’il ne se voit pas sur un banc de touche en tant qu’entraîneur classique. « Je préfère plutôt tout ce qui est management, approche des joueurs, pas leur donner des consignes tactiques. Je suis trop gentil pour ça », glisse-t-il avec humour.

Stéphane Sessegnon, c’est un parcours hors norme , plus de 80 sélections en équipe nationale, le meilleur buteur de l’histoire du Bénin avec 24 buts a connu des passages remarqués dans des clubs prestigieux en Europe, une longévité exceptionnelle et une aura respectée sur et en dehors des terrains. Son départ marque la fin d’une époque pour le Bénin, mais aussi le début d’un nouveau chapitre pour un homme toujours animé par l’envie de contribuer à son pays autrement. Le football béninois lui doit beaucoup. Et ses supporters, eux, retiendront ce nom à jamais : Stéphane Sessègnon, le capitaine éternel.

Nel Charbel KOFFI