Tir au but 🥅 : la solitude, le dernier adversaire d’Omogoal
Le Taureau de l’attaque des Écureuils devenus Guépards, Razack Omotoyossi, a tiré sa dernière révérence. Mardi 19 août 2025, le Bénin a perdu son buteur historique. Mais soyons honnêtes, Omogoal était déjà mort une première fois, bien avant son décès officiel à Lagos. Mort d’indifférence. Mort de solitude. Mort du silence coupable des dirigeants.
Il y a à peine quelques semaines, l’ancien artificier lançait un appel à l’aide, une vidéo poignante où il montrait sa maison partie en fumée. On a regardé. On a commenté. On a liké. Mais qui a agi ? Personne. Le héros d’hier est devenu le mendiant d’aujourd’hui. Voilà comment on traite nos gloires. Voilà la triste caricature d’un pays qui applaudit ses légendes quand elles marquent, mais les oublie quand elles souffrent.
La mort d’Omotoyossi n’est pas qu’une tragédie familiale, c’est une faillite collective. Nos institutions sportives brillent par leurs discours mais échouent à bâtir un véritable statut de l’ancien international. Pas d’accompagnement psychologique. Pas de plan de reconversion. Pas même un fonds de solidarité digne de ce nom. À la fin, ces hommes qui ont porté haut le drapeau se retrouvent seuls face à la misère, face à la dépression, face au néant.
Faut-il donc attendre que les nécrologies se multiplient pour ouvrir les yeux ? Aujourd’hui c’est Razack , demain ça sera qui ? Nos dirigeants doivent comprendre que protéger nos gloires n’est pas une faveur, mais un devoir. Le Bénin a besoin d’un fonds national pour les anciens sportifs, d’un programme de reconversion professionnelle et d’une cellule d’assistance médicale et psychologique. Car si Omotoyossi avait eu cette main tendue, peut-être que l’histoire aurait été différente.
En tirant au but, Omogoal a offert au Bénin 21 buts en 55 sélections. Mais le plus cruel de ses tirs restera celui-ci : nous rappeler que nos légendes meurent deux fois. Une fois sur le terrain de l’oubli. Et une autre, dans l’indifférence générale. Telle est mon opinion, tel est mon tir au but de cette semaine. Le premier d’une longue série à venir chaque lundi.
Nel Charbel KOFFI
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