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Tir au but 🥅 : SONEB Dadjè FC, un champion cancéreux dans le chaos

Tir au but 🥅 : SONEB Dadjè FC, un champion cancéreux dans le chaos

✍️ Par Nel Charbel KOFFI

L’histoire est à peine croyable, mais c’est pourtant le triste quotidien du football béninois. Notre champion en titre, SONEB Dadjè FC, va peut-être rater la plus grande scène continentale non pas à cause d’un adversaire coriace, mais par forfait administratif et financier. Le champion est malade, atteint d’une tumeur interne. Voilà où mène une gestion archaïque des clubs, le rêve de la Ligue des Champions transformé en cauchemar de village.

Comment comprendre qu’un club fraîchement couronné n’ait pas les moyens de renouveler ses joueurs ? Les contrats sont expirés, l’entraîneur est en suspens, les recrues inexistantes. Pendant ce temps, la CAF attend les enregistrements, mais à Dadjè, on attend des miracles. Un champion sans équipe, une direction sans plan et un pays entier qui risque d’être ridiculisé sur la scène africaine. En effet, selon les recoupements, les Commissaires aux comptes ont émis des réserves sur le bilan financier de Soneb Sport. Et depuis, plus rien ne bouge. Des comptes opaques, des fonds gelés, des dirigeants qui se renvoient la balle. Pendant que l’horloge tourne, le football béninois se prépare à encaisser une humiliation gratuite. Ce n’est plus de la gestion, c’est du sabotage en règle.

Au milieu de cette pagaille, ce sont les joueurs qui trinquent. Pas de contrats, pas de visibilité, pas de sécurité. On leur demande de “défendre l’honneur du Bénin”, mais on n’est même pas capable de défendre leur salaire. Dans ces conditions, comment espérer une performance sur le terrain ? Le football béninois ressemble de plus en plus à une scène de théâtre où les acteurs montent sur scène sans costume ni script. Un forfait de Dadjè FC est probable. Et ce serait une perte de crédibilité pour le championnat, une humiliation diplomatique pour la Fédération et une gifle pour le pays qui voyait en Dadjè son porte-flambeau. Et demain, qui prendra encore au sérieux nos clubs dans les compétitions CAF ? Le Bénin risque de retomber dans la case des figurants du football africain.

Trop, c’est trop. Si le club ne peut pas assumer, que l’État et la Fédération prennent leurs responsabilités. Il en va de l’image du pays. On ne peut pas continuer à gérer le football avec des méthodes de comptoir et s’étonner ensuite de rester au bas de l’échelle. La solution passe par une réforme urgente de la gouvernance des clubs. Pas seulement pour Dadjè, mais pour tous les clubs du championnat béninois. Il faut une autonomie de gestion claire et transparente, loin des querelles politiques et institutionnelles. Des contrats sécurisés pour les joueurs, afin qu’ils cessent d’être des victimes collatérales. Un accompagnement du Ministère des Sports et de la FBF, non pas en pompiers de dernière minute, mais comme partenaires stratégiques.

Ce qui se passe avec Dadjè n’est pas un simple dossier administratif. C’est une honte nationale qui se prépare, une preuve flagrante de notre incapacité à professionnaliser nos clubs. Et si le pire devait arriver, il ne faudra pas chercher des coupables ailleurs. La responsabilité incombe directement aux dirigeants du club, à la Soneb Sport, à la Fédération et, par ricochet, au Ministère qui ferme les yeux.

Et si on veut vraiment, un jour, entendre l’hymne de la Ligue des Champions CAF résonner au Bénin, il faudra sortir de cette mentalité de “club de quartier” et entrer dans une véritable ère professionnelle. Sinon, ce ne sera pas seulement Dadjè, mais tout le football béninois qui continuera de marquer… contre son camp. Pour cette expédition continentale, s’il y en a une, Dadjè FC, en septembre prochain, va jouer au premier tour contre le champion de la Libye, Al Ahli Tripoli. En cas de réussite de cette première étape, le club d’Aplahoué disputera le second tour face au vainqueur du duel entre l’ASCK (Togo) et la RS Berkane du Maroc.

Pour info, la plume du chroniqueur n’a pour objectif de faire tort à X ou Y, mais de contribuer au changement. Telle est mon opinion, tel est mon tir au but de cette semaine.

Nel Charbel Koffi

About Author

Nel Charbel Koffi est un journaliste professionnel, polyvalent , spécialisé dans le journalisme sportif. Il se démarque par son engagement

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