Tir au but : Coton Football Club, une pause s’impose !
À l’impossible nul n’est tenu, Coton Football Club doit sérieusement commencer à réfléchir. Incroyable qu’on soit, ou qu’on pense être, le meilleur club du Bénin et qu’on soit incapable de se qualifier pour une compétition continentale. Quatre ans que ça dure ! Certains diront qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions hâtives. Pourtant, il y va de la notoriété du championnat béninois, de la valeur du club sur le continent et surtout de la valorisation des milliards injectés par le gouvernement à travers le ministère des Sports pour le développement des disciplines sportives en général et du football en particulier.
Tombés dans l’euphorie d’une qualification au deuxième tour de la Coupe de la Confédération, les triples champions du Bénin se sont vus trop beaux. C’est plutôt être trop confiants, puisque le FC San Pedro était un adversaire tout aussi sérieux que l’Asec Mimosas, que les Cotonculteurs ont affronté à deux reprises en préliminaires de la Ligue des Champions CAF et qui les a éliminés à chaque fois. Champion de Côte d’Ivoire en 2024, vainqueur de la Coupe de Côte d’Ivoire en 2019 et trois fois vice-champion consécutif (2019, 2020 et 2021), il avait effectivement de quoi serrer ses biceps face à San Pedro. Le match nul obtenu par les Béninois à l’extérieur le samedi 18 octobre 2025 lors du match aller s’est finalement avéré être un trompe-l’œil, puisque lors du match retour, le samedi 25 octobre dernier, l’équipe béninoise a coulé au stade de Kégué à Lomé.
3 buts à 0, 4 buts à 1 sur l’ensemble des deux matchs, encore une humiliation monumentale pour le club du président Lionel Talon. C’est dire qu’avec tant d’investissements, même après un changement d’entraîneur et plusieurs renforts, Coton Football Club n’y arrive toujours pas, même en Coupe CAF. Une année de plus, le niveau du football béninois a été bafoué sur le continent par ses deux représentants. Dadjè FC, le champion en titre du Bénin, est tombé dès le premier tour face au club libyen Al Ahli Tripoli. Encore une fois, pas de représentant béninois en compétition continentale depuis ESAE en 2019. En réalité, ceci devrait interpeller tous les dirigeants du sport. Comment briser le signe indien ? L’attente devient longue. Et cela n’a pas empêché le président de la FBF d’offrir un dîner et un don d’enveloppe financière symbolique à Coton FC, malgré l’élimination.
C’est aussi le lieu pour les autres clubs de l’élite béninoise de retrousser les manches et de cravacher dur pour afficher un meilleur football au plan local. Car voir les mêmes représentants chaque année sans résultat concret porte à croire que rien de bon ne se fait dans ce championnat béninois, qui a pourtant le mérite d’être une vitrine de talents et d’attirer plusieurs étrangers. Comment ne pas reconnaître les multiples efforts de la Fédération béninoise de football, avec à sa tête le président Mathurin de Chacus, pour le développement du football national ? Comment ignorer l’accompagnement sans condition du gouvernement du président Patrice Talon, à travers le jeune ministre des Sports Benoît Dato, qui ne ménage aucun effort pour soutenir le mouvement, allant jusqu’à prendre en charge le voyage d’un club et de son staff pour une compétition continentale ? Les résultats, c’est tout ce qui peut encourager, et c’est bien ce que demande le public sportif béninois, avide de fierté.
Certes, l’échec n’est pas une fin en soi. Pour mieux sauter, parfois, il faut savoir reculer. La pause, c’est aussi apprendre de ses erreurs, grandir et proposer mieux. Tel est mon opinion, tel est mon tir au but de cette semaine. J’espère, imparable.
